Pour faire simple, on peut considérer que "l'économie réelle" c'est l'argent qui va directement aux facteurs productifs. Si je finance mon voisin qui cherche à ouvrir une boulangerie, je suis bien dans de l'économie réelle puisque sa boulangerie est un potentiel facteur de croissance future. Pareil si j'achète une part d'une entreprise, en théorie je donne une partie de mon argent pour que l'entreprise s'en serve pour croître.
Sauf que par dessus ça, le monde de la finance a créé tout un tas de produits dérivés financier. Ces instruments financiers dont le prix est basé sur quelque chose d'autre (un sous-jacent). Les contrats
futures en sont un des meilleurs exemples.
La plupart de ces produits financiers ne financent absolument rien de productif, c'est en ce sens qu'ils sont déconnectés de l'économie réelle. Ils ne servent qu'à la spéculation.
Je ne sais pas si tu as vu le film The big short mais il y a une analogie qui résume très bien la chose : à l'heure actuelle les produits dérivés constituent tout simplement pour la majeure partie d'entre eux des paris. Et certains sont des paris sur un autre pari. « Un CDO A a des parts de CDO B. Et un CDO B a des parts de CDO A. Et elles sont toutes deux incluses dans un CDO C » (CDO = collateralised debt obligation)
En 2011-2012, la capitalisation totale de ces produits était autour de 650 000 mds de $. A comparer avec le S&P500 qui capitalise "seulement" 20 000 mds $ en 2017.
Ce sont d'ailleurs ces produits dérivés qui ont rendu la crise de 2008 si puissante.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_d%C3%A9riv%C3%A9_financierhttp://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/17/les-produits-derives-depassent-leur-niveau-d-avant-crise_4335868_3234.htmlJe pense que ce voulais dire Rocou, c'est que d'une manière ou d'une autre, cette argent revient un moment ou un autre dans l'économie réelle; certainement pas dans sa totalité, certes, mais l'ingénierie financière, elle se nourrit quand même aussi beaucoup de ce genre de produit: il faut des gens et des infrastructures qu'il faut payer un moment ou un autre.
Encore une fois, ce n'est en rien gênant que certains veuillent monter des usines fictives, à partir du moment où elles en ont les moyens. Là où cela peut devenir ennuyeux, c'est si l'on tombe dans l'obligation du renflouement par les con-tribuables parce que "too big to fail" et que cela impacte le véritable collatéral productif.
Parce que quand même, il y a une petite faille dans ton raisonnement: le produit dérivé, il ne se fabrique pas à partir de rien, magiquement par une simple écriture comptable: en face, il y a nécessairement une créance et là, on joue à un jeu très dangereux: on achète une dette avec une autre dette; mais tôt ou tard, il y a véritablement une somme d'argent quelque part.
PS: j'ai vu the big short, bon film