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Le bitcoin, monnaie virtuelle entrée dans le monde réel

Distributeur, commerces et bureau de change... Le bitcoin est en train de conquérir petit à petit l'économie réelle. A Paris, il a même un "boulevard" à son nom.

De l'ombre à la lumière. Petit à petit, le bitcoin s'affranchit du côté obscure du Web pour s'installer dans la vie de tous les jours. La crypto-monnaie perce désormais dans la poche des particuliers. 

Voilà huit mois qu'aux Pays-Bas une petite start-up, Bitcoins4me, a installé des distributeurs automatiques dans le pays. En tout une dizaine de bornes où il est possible de retirer du cash et de déposer de l'argent frais pour créditer son compte virtuel en bitcoins. Mais dans le reste du monde, le phénomène prend de l'ampleur: plus de "1778 distributeurs dans 58 pays" sont aujourd'hui recensés par le site CoinATMRadar. 

"Pas encore de véritable réglementation"

"C'est très facile à utiliser, explique à L'Express l'un des deux employés de la société Bitcoins4me installée à Brunssum, petite ville de 30 000 habitants, située au nord-est de Maastricht, à la frontière allemande. Vous allez à la machine et vous retirez votre cash. La plupart du temps, les gens retirent une centaine d'euros, mais ça peut être 500 ou 1000, il n'y a pas de règle".

A l'inverse, on peut aussi créditer son compte, sans aucun contrôle particulier. "L'essence même du bitcoin c'est son aspect décentralisé. Il n'est pas anonyme, mais sous pseudonyme, ce qui est une grosse différence, rappelle Manuel Valente, fondateur de la Maison du Bitcoin, bureau parisien dédié à la monnaie virtuelle ouvert en 2014. Nous avions également un distributeur en libre-service, mais nous l'avons débranché pour des raisons de sécurité". 

L'argent liquide est par définition intraçable et les autorités craignent que le bitcoin ne facilite le blanchiment. "En France, il n'y a pas encore de véritable réglementation sur les bitcoins, mais nous avons fait le choix de privilégier les virements pour conserver des traces, renchérit Manuel Valente qui voit défiler dans son bureau tous les profils: "des geeks de 20 ans, comme des ménagères de 50 ans. La plupart sont dans une logique spéculative, mais certains commerçants s'y mettent à leur tour". 

"Boulevard du bitcoin"

A Paris, un "boulevard du bitcoin" a même vu le jour dans un passage du 2e arrondissement, le Grand-Cerf. Dans sa boutique de vêtement sur-mesure, Yann Robert n'a pas hésité à sauter le pas. "On s'est dit avec les autres commerçants du passage qu'en proposant le paiement par bitcoin à nos clients on dépoussiérerait les lieux, on attirerait une clientèle internationale. Si ce n'est pas la panacée, les retours sont plutôt positifs", juge le fondateur la boutique Glasscove. 

La semaine dernière, c'est un Kenyan qui a poussé sa porte, venu spécialement après avoir consulté sur Internet un annuaire des magasins qui proposent ce type de paiement. "On ne fait pas d'offre particulière, c'est juste une sorte de réseau comme les cartes JCB sur la clientèle asiatique, ou l'Amex pour les Américains", fait remarquer Yann Robert qui vient justement de finir ses comptes. 

"Comme on fait le bilan de l'opération à la fin du mois, j'ai regardé sur mon application de paiement. Sur un an, j'ai fait 22 transactions bitcoins, précise Yann Robert. Le panier-moyen est quasiment le même que pour la clientèle traditionnelle. Mais l'effet curiosité est intéressant car beaucoup de gens commencent à en parler. Je pense que c'est juste une question de temps avant qu'il ne s'impose comme une vraie monnaie". 

"Pas de frais bancaires, des virements rapides"
Sa valeur extrêmement volatile (le cours actuel est autour de 7200 dollars, +220% sur un an!) avait de quoi faire ressembler le bitcoin à un casse-tête pour les commerçants. Mais manifestement, tout est prévu. 

"Sur mon application de paiement, j'ai la possibilité de faire la transaction en euros, en bitcoin ou les deux. Pour une question de comptabilité, je fais tout en euros, c'est plus facile pour tracer les opérations en cas de contrôle. On évite aussi la spéculation. Au moment de l'achat, l'appli fige le cours et débite le compte virtuel. Pas de frais bancaire, virement rapide, c'est super facile", détaille Yann Robert qui paye aussi certains de ses fournisseurs en bitcoins. J'ai un fabricant de tissu en Californie qui est très content qu'on procède ainsi. Vous savez, même les géants du Web comme Amazon sont en train de développer leur propre monnaie". 

En attendant, depuis leur petit bureau hollandais, les deux salariés de Bitcoins4me se frottent les mains. Si les sites Internet spécialisés prélèvent en général une commission de 0,25% par transaction, au distributeur le taux s'envole à près de 6%, de quoi faire rêver n'importe quel bureau de change. 

"C'est vrai que l'activité marche bien, nous avons une quinzaine, voire une vingtaine d'opérations par jour", indique à L'Express l'un des employés. La petite entreprise ne caresse pas encore de grand projet européen. Elle compte simplement ouvrir un bureau en Espagne, "parce que le patron veut s'installer là-bas", précise-t-il. Même dans le réel, le bitcoin demeure sans frontières.

Source : https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/le-bitcoin-monnaie-virtuelle-entree-dans-le-monde-reel_1959275.html
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