Un article de ce jour "charnière", en ce sens qu'il démontre à quel point la blockchain n'est pas qu'une technologie de plus mais porte en elle les ferments d'un système nouveau (dont la cryptomonnaie n'est qu'une manifestation parmi d'autres) Et si la "blockchain" n’était pas seulement l’outil de la nouvelle ruée vers l’or digital ? Si cette technologie était surtout l’instrument d’un monde paradoxal où triomphent, en même temps, les crypto-anarchistes, qui veulent échapper à la surveillance des Etats, et les adeptes d’une transparence individuelle telle que nul ne pourra plus jamais échapper à son passé ?
Un livre rédigé en français – ce qui n’est pas commun dans ce domaine – est sorti cet été avec l’ambition de vulgariser les aspects techniques et économiques de la blockchain, mais également de présenter ses applications susceptibles de révolutionner la société. Les auteurs de "Blockchain : Vers de nouvelles chaînes de valeur" (éditions Accuracy),
Martin Della Chiesa,
François Hiault et
Clément Tequi, sont des analystes financiers, aidés par
Nicolas Bouzou, essayiste et enseignant en économie à l’université Paris-Assas.
Thibaut Gress, agrégé et docteur en philosophie, a également participé à sa rédaction. Il répond aux questions de "l'Obs".
Vous venez de collaborer à la rédaction d’un ouvrage de 300 pages sur la technologie de la blockchain. Pouvez-vous en donner une définition en quelques mots ?
La blockchain est une technologie dont le sens est contenu dans le nom. En tant que "bloc", elle consigne des données portant la plupart du temps sur des transactions. Mais en tant que "chaîne", elle relie l’ensemble des utilisateurs et met à la disposition de tous les différents blocs. Horodatées et enregistrées dans un bloc, les données sont jugées incorruptibles et parfaitement certifiées. Quant à la chaîne, elle peut être décrite comme un livre d’opérations. En somme, il s’agit d’une technologie de stockage et de diffusion de l’information dont on peut dire qu’elle est à l’heure actuelle la plus sécurisée au monde en vertu de la cryptographie sur laquelle elle s’appuie.
En quoi réside sa dimension révolutionnaire en informatique ?
Dans la décentralisation du système qu’elle permet. Rompant avec un contrôle unique ou hiérarchique, la blockchain substitue à l’autorité centrale la multiplicité des "mineurs", c’est-à-dire des ordinateurs du réseau qui, par des calculs cryptographiques, garantissent la validité de chaque bloc ajouté à la chaîne. Cette décentralisation est la base de...Et si la "blockchain" n’était pas seulement l’outil de la nouvelle ruée vers l’or digital ? Si cette technologie était surtout l’instrument d’un monde paradoxal où triomphent, en même temps, les crypto-anarchistes, qui veulent échapper à la surveillance des Etats, et les adeptes d’une transparence individuelle telle que nul ne pourra plus jamais échapper à son passé ?
Un livre rédigé en français – ce qui n’est pas commun dans ce domaine – est sorti cet été avec l’ambition de vulgariser les aspects techniques et économiques de la blockchain, mais également de présenter ses applications susceptibles de révolutionner la société. Les auteurs de "Blockchain : Vers de nouvelles chaînes de valeur" (éditions Accuracy), Martin Della Chiesa, François Hiault et Clément Tequi, sont des analystes financiers, aidés par Nicolas Bouzou, essayiste et enseignant en économie à l’université Paris-Assas. Thibaut Gress, agrégé et docteur en philosophie, a également participé à sa rédaction. Il répond aux questions de "l'Obs".
Vous venez de collaborer à la rédaction d’un ouvrage de 300 pages sur la technologie de la blockchain. Pouvez-vous en donner une définition en quelques mots ?
La blockchain est une technologie dont le sens est contenu dans le nom. En tant que "bloc", elle consigne des données portant la plupart du temps sur des transactions. Mais en tant que "chaîne", elle relie l’ensemble des utilisateurs et met à la disposition de tous les différents blocs. Horodatées et enregistrées dans un bloc, les données sont jugées incorruptibles et parfaitement certifiées. Quant à la chaîne, elle peut être décrite comme un livre d’opérations. En somme, il s’agit d’une technologie de stockage et de diffusion de l’information dont on peut dire qu’elle est à l’heure actuelle la plus sécurisée au monde en vertu de la cryptographie sur laquelle elle s’appuie.
En quoi réside sa dimension révolutionnaire en informatique ?
Dans la décentralisation du système qu’elle permet. Rompant avec un contrôle unique ou hiérarchique, la blockchain substitue à l’autorité centrale la multiplicité des "mineurs", c’est-à-dire des ordinateurs du réseau qui, par des calculs cryptographiques, garantissent la validité de chaque bloc ajouté à la chaîne. Cette décentralisation est la base de...
https://www.nouvelobs.com/debat/20180914.OBS2364/les-philosophes-doivent-se-pencher-sur-la-technologie-blockchain.html