On passe son temps à se foutre dessus, pour chercher des coupables à nos malheurs.
Les capitalistes mettent la faute sur les communistes et les gens dont le but principal dans la vie n'est pas l'enrichissement personnel, et ces derniers trouvent des responsables à tout leur malheurs dans la population capitaliste.
Je pense que c'est un marché de dupes. Les solutions et raisons sont plus complexes que ça.
Nous sommes tous humains avant tout. Je ne me suis pas engagé beaucoup dans les considérations politiques (et les nombreux threads à ce sujet sur le forum) car je ne partage pas le même point de vue que la majorité des gens, quel que soit leur orientation politique.
Quand j'ai lu ce texte pour la première fois, j'ai eu l'impression que quelqu'un a mis des mots sur mes pensées. Voilà ce avec quoi je suis d'accord.
Je ne suis ni de droite, ni de gauche. Le clivage politique actuel est un leurre qu'il est complètement inutile de combattre, frontalement tout du moins.
C'est pas en votant qu'on résoudra les problèmes de l'humanité.
Écrit de la main de mon Maître à penser H.P. Lovecraft dans les années 1930 lors d'une de ses correspondances privées, ce texte n'a jamais eu vocation à être publié.
Lovecraft était super raciste et ça ne veut pas dire que je suis d'accord avec cette composante raciste. Nous avons tous le droit au même traitement.
(j'ai édité le plus "gros" pour retirer les trucs délirant, allez voir la source si vous être curieux..)
J'avais trouvé ce texte il y'a un bail, le blog qui l'hébergeait n'existe plus et j'ai une trace du texte grâce à un service de webarchive.
Il est super déprimant mais paradoxalement donne la pêche. J'ai voulu mettre en gras certains passages qui me semblent pertinents, mais au final ... Si un passage vous interpelle, partagez le svp.
Bonne lecture, bon dimanche, et vous pendez pas après lecture SVP !
En ce qui concerne la qualité de dominant, cette qualité qui permet de se rendre maître des pires situations, je pense qu’elle résulte davantage de l’hérédité que de l’influence de l’environnement. Elle ne saurait être acquise à la suite d’un développement individuel, bien que le développement d’une certaine classe sur plusieurs générations tende sans aucun doute à porter une semblable force à un degré tel qu’elle amènera cette classe à produire davantage d’individus de type dominant qu’une classe de même importance n’ayant pas connu un tel développement.
Je doute qu’il soit possible de créer une classe suffisamment puissante pour assujettir de façon permanente une masse importante d’individus inférieurs, ce qui m’amène à constater qu’il est impossible de mettre en pratique le nietzschéisme, et que même les gouvernements les plus puissants sont fondamentalement instables. Un gouvernement efficace et durable est une chose qui n’existe pas — et qui n’existera jamais — au sein de cette misérable vermine rampante que l’on appelle l’humanité. L’aristocratie et la monarchie favorisent remarquablement le développement des qualités supérieures du genre humain telles que les expriment les manifestations les plus achevées du goût et de l’esprit ; mais elles conduisent à une arrogance sans limite. Cette arrogance les conduit inévitablement à leur déclin et à leur renversement. D’un autre côté, la démocratie et l’ochlocratie* conduisent au déclin et à l’effondrement de façon tout aussi certaine, faute de stimuler la réussite individuelle. Elles dureront sans doute plus longtemps, mais seulement parce qu’elles sont plus plus proches de l’animal primitif ou de l’état sauvage à partir duquel l’homme est avoir en partie évolué.
Le communisme est une caractéristique de nombreuses tribus primitives ; tandis que l’anarchie absolue est la règle chez la plupart des animaux sauvages.
Le cerveau de l’animal humain a progressé à tel point que l’égalité insipide des animaux inférieurs lui est devenue pénible, et même insupportable ; elle exige une lutte individuelle pour des conditions et des sensations complexes que quelques-uns seulement peuvent peuvent atteindre, au détriment du plus grand nombre. Cette exigence existera toujours, et elle ne sera jamais satisfaite parce qu’elle divise le genre humain en groupes hostiles luttant constamment pour la suprématie, qu’ils gagnent et qu’ils perdent successivement.
Lorsqu’il y a une autocratie, nous pouvons être sûrs que les masses la renverseront un jour ; et lorsqu’il y a une démocratie ou une ochlocratie, nous pouvons être sûrs qu’un groupe d’individus mentalement ou physiquement supérieurs la renversera un jour en établissant une suprématie plus ou moins durable (mais jamais totalement permanente), soit grâce au discernement qui permet de faire jouer des hommes les uns contre les autres, soit grâce à la patience et à une certaine habileté à concentrer les pouvoirs en profitant de l’indolence de la majorité. En un mot, l’organisation sociale de l’humanité se trouve dans un état d’équilibre instable, perpétuel et incurable. L’idée même de perfection, de justice et de progrès est une illusion basée sur des espoirs futiles et des analogies hors de proportion.
Nous rappellerons qu’il n’y a pas de véritable raison d’attendre quoi que ce soit de particulier du genre humain — le bien et le mal sont des expédients locaux, ou leur absence — et en aucune façon des vérités ou des lois cosmiques. Nous appelons une chose « bonne » parce qu’elle favorise certaines conditions humaines mesquines dont il se trouve que nous les apprécions — alors qu’il est tout à fait raisonnable d’admettre que toute l’humanité est une race d’insectes nuisibles que l’on devrait exterminer comme on le fait des rats ou des moucherons pour le bien de la planète ou pour celui de l’univers. Il n’y a pas de valeurs absolues au sein de la tragédie aveugle de la nature mécaniste — rien n’est bon ou mauvais excepté si l’on en juge d’un point de vue absurdement limité.
La seule réalité cosmique qui soit est un destin indifférent, immuable, quelque chose d’inéluctable, d’automatique, sans morale ni calcul.
En tant qu’êtres humains, notre échelle de valeurs est basée sur la diminution des souffrances de l’existence. C’est une entreprise des plus louables, la plus susceptible en tout cas de permettre l’apparition des objets et des conditions les mieux adaptés à la réduction de cette douleur chez ceux qui sont le plus sensibles à ses déprimants ravages.
Attendre de la vie régularité et bonheur est absurdement antiscientifique et antiphilosophique. Il nous est seulement permis de rechercher un apaisement plus ou moins dérisoire de la souffrance.
Je crois en une aristocratie, car j’estime que ce n’est que par ce biais que peuvent être créés ces raffinements qui rendent la vie supportable à l’animal humain d’organisation supérieure.
Puisque la seule chose qui motive l’homme est un besoin insatiable de suprématie, il n’y a rien à attendre en matière de perfectionnement, à moins que ce perfectionnement ne soit un des moyens d’atteindre la suprématie.
Il n’y a pas à attendre de justice — la justice est un fantôme railleur — et nous sommes conscients des nombreux aspects déplaisants de l’aristocratie. Mais nous sommes tout aussi conscients — malheureusement — du fait qu’il n’est pas possible de faire disparaître les maux sans faire du même coup disparaître tout ce à quoi l’homme civilisé accorde une importance.
Dans une aristocratie, peu possèdent beaucoup pour vivre. Dans une démocratie, beaucoup possèdent peu pour vivre. Dans une ochlocratie personne ne possède rien pour vivre.
Seule l’aristocratie est capable de créer des objets et de développer des pensées de valeur. Chacun admettra, j’imagine, qu’un tel état doit précéder la démocratie ou l’ochlocratie dans l’édification de la culture originelle.
Il est tout aussi avéré — mais beaucoup moins sont prêts à l’admettre — que les démocraties et les ochlocraties ne subsistent qu’en parasitant les aristocraties qu’elles renversent, consommant peu à peu les ressources intellectuelles et esthétiques que l’autocratie leur a transmises et qu’elles n’auraient pu créer elles-mêmes. Ces ressources s’épuisent d’autant plus vite que l’on s’éloigne de l’aristocratie.
Là où persiste un peu de l’ancien esprit, le procédé de détérioration peut, il est vrai, être parfois très lent — certains apports tardifs venant compenser le déclin. Mais lorsque c’est la populace qui l’emporte tout à fait, le goût supérieur est certain de disparaître, au profit de l’esprit grossier qui règne en maître sur les ruines de la culture qu’il plonge alors dans les ténèbres.
Luxe et richesse sont l’un comme l’autre essentiels à la en réelle appréciation de la beauté et de la vérité. C’est en effet l’existence du luxe et de la richesse, et des critères qu’ils établissent, qui fournit d’essentiel de leur plaisir à ceux qui ne sont ni riches ni habitués. La masses se voleraient elles-mêmes en tarissant la véritable source de ce plaisir fragile qu’elles obtiennent, pour ainsi dire, par réflexion
Cependant, lorsque je loue l’aristocratie, je ne fais en aucune façon allusion à la monarchie absolue telle qu’on la pratique dans la Russie du tsar ou dans l’Allemagne du kaiser. La modération est essentielle en toute chose, et l’autocratie politique, lorsqu’elle est poussée à l’extrême, engendre une multitude d’obstacles stupides à l’art et à l’intellect. Il est absolument essentiel pour le libre développement de l’esprit que l’on tolère un certain degré de liberté politique, à tel point que, pour ce qui est de la vertu d’un système aristocratique, nous pensons moins à un despotisme gouvernemental qu’à un aménagement de classes sociales traditionnelles et bien définies, comme c’est le cas en Angleterre et en France.
L’aristocratie gouvernementale doit se borner à maintenir une classe aristocratique dans le confort et la dignité, de façon à ce qu’elle soit libre de créer les ornements de la vie et de susciter l’ambition de ceux qui cherchent à en faire partie.
L’aristocratie la plus saine est aussi la plus élastique — c’est celle qui manifeste le désir d’accueillir en son sein tout homme, quels que soient ses antécédents, qui prouvera qu’il est apte tant sur le plan esthétique qu’intellectuel à en faire partie.
En outre, elle y gagnera si ses membres peuvent posséder cette noblesse naturelle qui va de pair avec une reconnaissance de sa propre valeur, et qui montre sa supériorité par des œuvres et une conduite supérieure, davantage que par un discours et une attitude snobs et arrogants.
Le véritable aristocrate se montre raisonnable et fait toujours preuve de bonté et d’amabilité envers les masses — c’est le noxus Homo incomplétement cultivé qui fait étalage de son pouvoir, mais tous deux ne sont que le fruit hypothétique d’une absence de concertation.
Cependant, en dernière analyse, il est rutile de se prononcer sur quelque type d’ordre social que ce soit, car il se situe hors de portée de toute manière des hommes d’État et des réformistes.
La vie humaine dans son ensemble est ennuyeuse, inachevée, insatisfaisante, et ironiquement dépourvue d’objet. Cela a toujours été et cela sera toujours, si bien que celui qui espère en un paradis est simplement dupe des mythes ou de sa propre imagination.
La volonté et les sentiments humains exigent des conditions qui n’existent pas et n’existeront jamais, de sorte que l’homme sage est celui qui parvient à tuer en lui la volonté et l’émotion à un degré qui le rende capable de mépriser la vie et de se moquer de ses illusions puériles et de ses buts sans substance. L’homme sage est un cynique sachant rire des choses ; il ne prend rien au sérieux, ridiculise l’ardeur et l’opiniâtreté, et ne désire rien parce qu’il sait que le cosmos ne possède rien qui vaille la peine d’être désiré. Et pourtant, aussi avisés soient-ils, le chien et le paysan qui se situent à peine au-dessus des plus frustes animaux et dont on ne peut pas dire qu’ils connaissent une vie ou des aspirations véritables — sont dix fois plus heureux que lui.
Il est bon d’être un cynique — il est mieux d’être un chat satisfait — mais le mieux de tout est encore de ne pas être du tout.
Le suicide universel est la chose la plus sensée qui soit — seules notre lâcheté primitive et notre peur infantile du noir nous le font rejeter. Si nous étions raisonnables, nous rechercherions la mort — le même néant miséricordieux que nous connaissions avant d’exister.
Ce qui peut arriver à la race humaine importe peu. Dans le cosmos, l’existence ou la non-existence de la terre et de ses misérables habitants n’a strictement aucune importance. Arcturus luirait tout aussi joyeusement si le système solaire tout entier venait à disparaître.
Il est évident que tout système d’autorité que ne vient pas tempérer une certaine bienveillance est indésirable, car la « bienveillance » est une accumulation complexe d’impulsions, de réactions et de réalisations diverses, hautement nécessaire au parfait arrangement des créatures bizarres et hétéroclites que sont la plupart des êtres humains. C’est fondamentalement une faiblesse — ou dans certains cas un étalage de supériorité sécurisant — mais son effet est en lui-même souhaitable ; elle est donc, dans l’ensemble, digne d’éloges.
Puisque tout mobile est fondamentalement égoïste et vil, il ne nous faut juger les actes et les qualités que d’après leurs effets.
Le pessimisme engendre la bienveillance. Le philosophe sans illusion est toujours plus tolérant que le bourgeois suffisant et idéaliste avec ses notions sentimentales et extravagantes de dignité et de destinée humaine.
« La conviction qu’il eût été préférable pour l’homme de n’avoir jamais existé » dit Schopenhauer, « est du genre à nous emplir d’indulgence les uns envers les autres. Elle nous rappelle qu’après tout les choses les plus nécessaires dans l’existence sont la tolérance, la patience, l’attention et l’amour de son prochain, de tous ceux qui se trouvent dans le besoin, et que pour cette raison chaque homme les doit à ses semblables. »
*. Ochlocratie : (archaïsme) système où le gouvernement est exercé par le peuple. Synonyme de voyoucratie. (NdT.)
(source :
https://web.archive.org/web/20080307021206/http://www.schizodoxe.com/2008/03/02/lovecraft-nietzcheisme-et-realisme/)