D'un point de vue centré sur l'Occident, Saint-loup n'a pas tort, madame Michu s'en contre-cogne du BTC (et c'est pas trop grave)
Par contre, d'un point de vue plus large, je pense que tu es dans le juste Becassine. Il y a quand même plus d'humains sur la planète qui dépendent d'une monnaie fiduciaire de merde que du dollar US ou de l'Euro (qui d'un point de vue long-terme ne font pas spécialement rêver non plus)
Je pense que les madames Michu de Turquie, du Nigéria, du Liban, du Kazakhstan, de Russie, d'Ukraine, du Venezuela etc.. ne s'en foutent pas du BTC.
Regarde l'inflation folle en Turquie (sur 2022 75-80% selon les officiels et plus de 100% selon des ONG), ils ont raison de s'intéresser au BTC pour leur épargne long-terme ; rien que si tu regardes sur coinatmradar le nombre d'ATM Bitcoin augmente régulièrement chez eux.
Si BTC ne propose rien d'exceptionnel en Europe de l'Ouest à part un outil spéculatif intéressant (et encore ça dépend pour qui), y'a des endroits où il apporte des solutions à des problèmes concrets et quotidiens. Y'a des endroits où c'est plus safe de se ballader avec son wallet sur son smartphone qu'avec les poches pleines de liquide (je me rappelle d'un article qui citait l'exemple d'un Congolais qui était rassuré de payer son taxi en BTC plutôt que d'avoir des espèces sur lui pendant une crise sociale), des endroits où les banques et le fiduciaire s'effritent mois après mois plus vite qu'en Occident.. Et je parie que ces endroits, représentent plus d'utilisateurs potentiels au cumul que l'Europe de l'Ouest entière.
j'ai bien peur que les réglementations européennes et internationales, rendent de plus en plus compliqué son utilisation et sa conversion en fiat, et ça c'est le plus ennuyeux.
Oui c'est sur, mais le but à long terme ça serait pas de pouvoir dépenser ton BTC sans le convertir en fiat ?
Ce sont dans les situations plus ou moins extrêmes que les gens montrent leur personnalité : créatif, combattif, déprimé ou abattu, chacun développe ses qualités (ou ses défauts). Certains vont trouver des solutions en premier, d'autres les suivre et d'autres encore se laisser aller au désespoir sans rien faire.
Avec une inflation plus ou moins galopante selon les pays, parfois des interdictions bancaires ou l'impossibilité de retirer son propre argent comme au Liban (on a vu des citoyens lambda se procurer des armes pour aller braquer le banquier pour pouvoir retirer leurs propres fonds), les gens trouvent des solutions : troc, bitcoin ou d'autres solutions plus ou moins légales (ou dangereuses).
C'est pour ça que l'éducation, le développement de l'esprit critique, l'apprentissage dans tous les domaines (manuels y compris bien entendu) favorisant l'autonomie et l'émancipation est primordial et c'est, il me semble, ce qui est en déclin constant dans les pays occidentaux.
Si en Afrique et dans d'autres pays (Amérique Latine etc) certains peuvent fabriquer des trucs dingues avec 3 bouts de ficelle comme Mac Gyver, en Occident on appelle un plombier pour une fuite d'eau sans penser parfois qu'on pourrait réparer nous-mêmes. Il me semble que c'est pareil avec le bitcoin : tant qu'on a une CB, des assurances bancaires, un job ou des aides sociales, pas besoin d'imaginer des solutions vraiment alternatives. Il y a comme un vent de révolte bien sûr, mais pas forcément de réflexion profonde sur de vraies alternatives, même si on voit un peu plus de collaboration ou de troc.
Finalement c'est peut-être quand on sera vraiment au pied du mur que les gens vont se réveiller avec soit une collaboration et une économie alternative, soit de l'extrême violence avec pillages and co. (ou les deux)