http://www.avenir-sans-petrole.org/2017/03/la-transition-a-l-epreuve-des-presidentielles.html
Donc, pour Macron, pas vraiment pire que les autres...
Il y a d'abord le modéré du groupe, Emmanuel Macron (En Marche), qui a trouvé des gens pour bosser un peu le sujet, et qui propose un scénario assez détaillé, mais plutôt soft. Du côté des économies d'énergie, on retrouve 4 milliards pour rénover les bâtiments publics et 4 autres milliards pour les logements, des audits énergétiques gratuits pour les propriétaires en situation de précarité, une prime immédiate pour la rénovation. L'économie circulaire est une autre piste sérieusement envisagée pour limiter les impacts environnementaux de l'économie. Côté consommation, on ne fait donc rien qui puisse fâcher: en isolant les bâtiments, on fait plaisir à tout le monde (c'est pourquoi presque tout le monde le propose, à plus ou moins grande échelle).
Côté production, on double la capacité éolienne et solaire en 2022, on investit 30 milliards, on simplifie les procédures et on fait de la recherche sur le stockage et les réseaux intelligents. Les énergies fossiles sont ciblées, avec une fermeture de toutes les centrales à charbon en 5 ans, l'interdiction d'exploitation des hydrocarbures de schiste, l'augmentation de la taxe carbone à 100€/t à l'horizon 2030 (combien pendant le quinquennat ?) et le soutien du véhicule électrique. Mais cela reste léger et imprécis quand on sait que le charbon est marginal dans la consommation d'énergie fossile en France, et que le pétrole représente 96% de l'énergie consommée pour le transport. Pour ce qui concerne le nucléaire, c'est probablement la pire des orientations possibles, c'est-à-dire que l'on continue comme avant, sans avis tranché sur la question. On ne sait pas vraiment si on prolonge le nucléaire ou pas, on attend un avis technique de l'ASN, on veut bien fermer Fessenheim, mais seulement quand on ouvre Flamanville, on reste sur l'objectif de la loi de transition énergétique, qui est tout sauf claire sur le nucléaire. Bref, un flou qui est inadapté à la vision de long terme qu'exige l'avenir énergétique de notre pays. Bref, quelques bonnes pistes, mais une transition énergétique probablement trop modérée pour atteindre le facteur 4 et diviser par deux la consommation d'énergie finale à l'horizon 2050.