Attention, je réponds à tout le monde, mon commentaire est assez long, désolé...Vous ne parlez pas de la même chose, d'ailleurs j'ai enlevé ton quote, merci de ce rappel Ruoma
De rien
Personnellement, j'irai plus dans le sens de Rocou: contrairement aux apparences, le secteur financier est sans doute l'un des secteurs les plus réglementés au monde; tu n'as qu'à décortiquer tous ce qui a été fait avec Bale II, III et maintenant IV pour te faire une idée. D'ailleurs, ce n'est sans doute pas anodin de voir Trump travailler à "une libéralisation financière" depuis qu'il a été élu. Après, je suis d'accord: tous les mécanismes de "protection" que tu cites me font clairement plus penser à une sorte de gigantesque racket où nous sommes toujours les dindons de la farce. Mais je n'y vois pas trop la trace d'une quelconque libéralisation et d'assouplissement, bien au contraire: c'est carrément de la planification et aussi du copinage avec les banques.
Pour moi, la véritable déréglementation, c'est de jamais intervenir et de laisser une banque s'écrouler et peu importe le "too big to fail". On en est quand même très loin.
Je dirai aussi que si tu laisses les états le pouvoir de battre monnaie, alors clairement c'est le retour de l'hyper-inflation et à terme de l'hyper-dette. Tu as d'ailleurs de très bons exemples avec le Zimbabwe et bien entendu le Venezuela.
On ne voit pas la question du même point de vue. Le secteur financier est le plus réglementé au monde par les banques pour les particuliers ou les fortunes modestes. En général, elle est plutôt assez contraignante.
Je pense qu'il n'en est rien au niveau de la législation pondue par les gouvernements ou par "l'union" €uropéenne concernant les multinationales ou les "grandes fortunes" qui, elles, peuvent pratiquement agir impunément.
Par ex. Patrick Drahi aurait acheté SFR avec un emprunt, qu'il a pu rembourser très vite avec la plus value. Les banquiers ont accepté de lui prêter alors qu'il n'avait pas de contre-partie, parce qu'ils savaient qu'il ferait une bonne affaire.
Quant aux histoires d'hyper-inflation si les États conservaient leur droit de "battre monnaie", c'est un prétexte utilisé par les politiciens et les partisans du libéralisme pour justifier l'arnaque d'imposer à l'État d'emprunter sur les marchés privés.
De plus, on présente toujours l'inflation comme une catastrophe, la BCE a d'ailleurs comme unique mission de "lutter contre l'inflation", alors qu'en réalité, inflation = augmentation du pouvoir d'achat et baisse des patrimoines.
C'est l'éternelle formule
"lutter contre l'inflation, c'est privilégier les revenus du capital aux revenus du travail".
D'ailleurs, qui sont les grands gagnants dans l'histoire ? Les banques, les fonds de pension et les "grandes fortunes".
Les grands perdants ? Les contribuables qui sont tondus tous les ans de 54 milliards d'euros soustraits à des tas d'endroits où ils seraient très utiles, indispensables, pour ne rembourser que les intérêts de la dette, celle-ci étant odieuse, car impossible à rembourser.
D'ailleurs, le but n'est pas de la rembourser, mais de la garder la plus élevée possible et nos "dirigeants" y travaillent.
Enfin, laisser les banques sans intervenir, ça revient à adopter la loi du plus fort. Par ex. il est bien connu que si Lehman-Brothers a fait faillite, c'est uniquement parce que son concurrent direct, Goldman Sachs, avait des pions dans l'administration américaine, qui ont œuvré pour convaincre les politiques de laisser la banque faire faillite, ce qui lui a permis d'éliminer son principal concurrent.
Ton discours n'est pas opposé, nous nous retrouvons sur l'irresponsabilité des banquiers qui ne risquent rien (du moins en Europe) et sur le renflouement des banques par le contribuable. C'est scandaleux.
Par contre, je ne comprends pas, les points suivant :
- ton opposition au "trading haute fréquence" (ce n'est que de la technique)
- la division artificielle
banques de dépôt et
banque d'affaires.
- La taxe Tobin. Un impôts supplémentaire? Mais pourquoi faire, à part tenter de combler le tonneau des danaïdes que sont les caisses de l'Etat, je ne vois pas. C'est idiot, contre-productif et cela n'a strictement rien à voir avec une "régulation" des banques.
Ces arguments semblent tout droit sortis d'un tract France Insoumise.
Ce que je vois pour ma part et ce qui nous touche directement (pour ne pas rentrer sur la complexité effrayante de Bale II, III et IV comme le souligne seekoin), ce sont les sanctions énormes qui visent les banques en cas de soupçon de blanchiment. Le résultat c'est une inquisition sur nos comptes, une dénonciation systématique à Tracfin des transferts >1000€ et de tout transfert
suspect, et au moindre soupçon, une fermeture arbitraire de comptes qui pourraient mettre en péril judiciaire une agence bancaire.
- Le trading haute-fréquence est une dérive. C'est la conséquence d'une absence totale de réglementation. C'est malsain, parce que ça ne peut que faire enfler une bulle spéculative et multiplier les intermédiaires, au point qu'on est incapable de connaître la valeur du produit sur lequel on spécule. Et c'est de l'argent gagné sur rien, aucune création réelle de valeur.
- la division banque de dépôt/banques d'affaires n'a rien d'artificiel. C'était même imposé dans le passé pour protéger les contribuables. Mais il y avait tellement à gagner pour les banques de faire sauter cette séparation qu'ils sont parvenus à convaincre les politiciens.
Résultat, les banques d'affaires peuvent maintenant utiliser les dépôts de leurs clients particuliers comme garantie pour spéculer et elles ne s'en privent pas. C'est ce qui a conduit les législateurs à prévoir de pouvoir autoriser le blocage des retraits d'espèces en cas de risque de faillite de la banque.
C'est d'ailleurs dans le même esprit que les assurances ont été autorisées à devenir des banques, les banques à vendre des produits d'assurance et c'est comme ça qu'on se retrouve avec Carrefour banque, la banque postale, les assurances qui proposent d'ouvrir un compte bancaire (banque Macif), les mêmes qui proposent maintenant des services de complémentaire santé (complémentaire Crédit Lyonnais) etc.
- la taxe Tobin, c'était l'idée géniale de M. Tobin pour stabiliser les marchés : mettre une taxe très faible sur les transactions qui ferait office "d'amortisseur". Ça aurait permis d'éliminer le trading haute-fréquence qui serait devenu dénué d'intérêt, d'éviter les évolutions brutales de cours, l'emballement des marchés, les créations de bulles et, cerise sur le gâteau, l'argent récolté de cette façon aurait pu être utilisé de 1000 façons. C'est pourquoi ATTAC soutenait cette initiative. Mais les milieux financiers ont réussi à faire capoter jusqu'ici tous les projets de mise en œuvre de cette taxe, y compris à l'UE. À ma connaissance, les "dirigeants" français y étaient particulièrement opposés (mais nos "grands" médias ne s'en sont pas vantés).
- quant aux sanctions, sauf erreur, il s'agit essentiellement des sanctions américaines sur les banques étrangères et des tracasseries des banques sur leurs clients. Je pense que la plupart des abus importants sont étouffés, compte tenu des possibilités dont les banques disposent (voir, par ex. le scandale Luxleaks, sorti grâce à un lanceur d'alerte qui doit être ruiné à l'heure qu'il est).
Désolé, je vous réponds tard, je ne viens pas souvent, vu la stabilité imperturbable actuelle des cours...