Dépense d'utilité publique
à la louche : 241 137+ millions d'euros.
Dont :
- Enseignement Scolaire : 64 964 millions d'euros.
- Recherche et enseignement supérieur : 31 338 millions d'euros.
Engagements financiers de l'État : 152 920 millions d'euros.
Source :
LE BUDGET DE L’ÉTAT VOTÉ POUR 2014Ensuite que les puissances financières aient transformé l'État régalien en vache à lait prouve exactement le contraire de ce que cherche à démontrer par là la doxa ultra-libérale : à savoir que l'État a été mésusé par la finance et non que l'État est une supercherie historique.
Un petit morceau d'Hegel pour élever le niveau :
"Que c’est une méprise fréquente dans l’abstraction de revendiquer le bien privé et le droit privé comme existant en soi et pour soi en face de l’universalité de l’État."
Pour Hegel, le Droit est la Liberté objective. La liberté objective consiste à ne pas être limitée par autre chose que par soi, opposé à la liberté subjective (le libre-arbitre) qui consiste à vouloir quelque chose en ayant conscience de pouvoir vouloir autre chose, le moment de la contingence dans la volonté, introduction de l’universel dans le singulier par l’acte mental de la négation du donné, la réflexion critique. Mais comment une liberté peut-elle s’exercer objectivement, sans être limitée par autre chose que par soi et sans être un despote improbable ? En d’autres termes, que faut-il pour que la limitation de ma liberté en conflit avec une autre liberté ne se limite pas par l’action de l’autre mais par l’accord de la raison de chacun ? Il faut qu’une loi se pose universellement pour l’un comme pour l’autre, c’est le domaine de la moralité subjective, ou qu’un tiers y soit reconnu comme arbitre désintéressé. C’est ce dernier cas qui forme le Droit effectif, incarnation de la raison "armée " entre deux intérêts opposés. Si le Droit réel ne peut se réduire à cette définition, il semble bien que l’histoire du Droit le mène à se rationaliser et s’unifier, ce qu’il ne peut faire qu’en référence à cette notion du tiers désintéressé. C’est donc le but vers lequel il doit tendre et non l’état des bonnes moeurs de ce temps. [...]
La liberté objective exprime que "l’association en tant que telle est elle-même le vrai contenu et le vrai but ; et la destination des individus est de mener une vie collective, et leur autre satisfaction, leur activité et les modalités de leur conduite ont cet acte substantiel et universel comme point de départ et comme résultat. ". L’arbitre du Droit est déjà le principe de l’État : "L’État comme réalité en acte de la volonté substantielle, réalité qu’elle reçoit dans la conscience de soi universalisée, est le rationnel en soi et pour soi. ". L’erreur serait d’en faire "la volonté générale, non comme le rationnel en soi et pour soi de la volonté, mais comme la volonté commune qui résulte des volontés individuelles comme conscientes, l’association des individus dans l’État devient un contrat, qui a alors pour base leur volonté arbitraire, leur opinion et une adhésion expresse et facultative." et pourtant, c’est bien la forme que doit prendre l’État car "l’État est la réalité en acte de la liberté concrète. " et "ni l’universel ne vaut et n’est accompli sans l’intérêt particulier, la conscience et la volonté, ni les individus ne vivent comme des personnes privées, orientés uniquement vers leur intérêt sans vouloir l’universel. Dans la vérité, l’intérêt particulier ne doit être ni négligé ni refoulé, mais accordé à l’intérêt général, et ainsi l’un et l’autre sont maintenus. ".