J'imagine que tu connais la maxime, "la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres". Qu'est-ce qui te chiffonne avec ceci?
Ben c'est facile. Quand une action a des répercussions sur autrui, qui décide de quand c'est ok et de quand c'est inacceptable?
Un exemple super simple: un paysan décide d'utiliser des OGM. Son voisin ne le fait pas.
La pollinisation et le vent transfèrent la mutation au champ non OGM de base.
C'est ok? C'est pas ok? Qui décide de ça? Sur quelle base?
C'est pareil pour tout. Un paysan en amont de la rivière utilise des pesticides. Une partie se retrouve dans l'eau. Quand est-ce que c'est ok? Quand est-ce que ça ne va plus? Même une agriculture 100% organique va polluer un peu, mais à quel moment on décide que le paysan a impacté ses voisins?
Il faudrait que tu lises quelques auteurs libéraux. Tout ceci à déjà été théorisé depuis longtemps.
La philosophie libérale est basée sur la propriété privée individuelle. Sans propriété pas de liberté. La propriété est la frontière de la fameuse maxime que j'ai évoquée. Et pour répondre à tes interrogations:
Quand tu pollues d'une manière ou d'une autre la propriété de ton voisin, tu es responsable. Au juge de déterminer la nature de ta peine (dédommagement, dépollution, prison, etc.)
Ensuite on peut nuancer: imagine qu'un agriculteur pollue une rivière avec des pesticides. Seulement il a été le premier à s'installer et il n'y a personne en aval. Tous les gens qui s'installeront en aval par la suite ne pourront pas lui reprocher la pollution, puisqu'ils s'installent en connaissance de cause.
Ces règles devraient être universelles, cela éviterait, par exemple, à des citadins qui viennent s'installer à la campagne de porter plainte contre des coqs/cloches trop bruyants, des canards trop puants, etc.
Ta maxime est un principe de base. Elle ne peut pas constituer une réponse universelle. Parce que dans la réalité CHAQUE action impacte les autres. C'est juste qu'on a une tolérance plus ou moins grande.
Oui, tout ceci à également déjà été étudié et théorisé. Si tu lis "Vers une société sans Etat" de David Friedman, ce dernier donne l'exemple d'une lampe qui éclaire le perron d'une maison. La lumière de cette lampe parvient chez le voisin; c'est une "agression" envers la propriété du voisin. Ce dernier serait en mesure de porter plainte. Il ne le fait (généralement) pas, parce que l'impact de la lumière est dérisoire. Par contre, s'il s'agissait d'un laser braqué vers la maison du voisin, alors l'impact serait plus important et la plainte justifiée.
Tu parles comme si la nature de l'être humain était immuable.
Je dirais que la nature de l'homme ça ne veut rien dire. Si ça existe peux-tu me la définir?
Bien sûr que la nature de l'Homme est immuable puisque c'est ce qui fait qu'il est un humain. Tu ne peux pas faire d'un canard un cheval.
Alors, à moins d'une mutation génétique profonde du style néandertal vers homo sapiens, la nature de l'Homme ne peut pas changer.